mercredi 30 décembre 2009

de nouveaux chemins pour deux mille dix

Si les routes ne passent pas où vous voulez, inventez-les !
Il ne s'agit bien sûr pas de couvrir la campagne de bitume, c'est juste une image. Si j'avais le talent photoshopien d'Erik Johansson, un jeune photographe suédois, je déroulerais volontiers un chemin d'herbes folles sur le béton. Tous mes voeux pour 2010, et plein de pâquerettes à toutes et tous.

samedi 26 décembre 2009

les journées toujours de 24 heures

Voici venu le temps non pas des rires et des chants mais de l'analyse du sondage réalisé sur ce blog du 10 au 16 décembre : Êtes-vous pour ou contre la journée toujours de 24 heures ? Relevons d'abord le fort taux d'abstention. Il semblerait qu'un certain nombre se soit dit À quoi bon, de toute façon ça ne changera rien, même si on est contre. Erreur ! Ce n'est pas parce que ça se présente comme une vérité scientifique, avec chiffre à l'appui, qu'on ne peut rien changer. Ne me demandez point davantage d'explication, faites moi seulement confiance. 85 % des votants sont en effet contre, j'imagine qu'ils préfèreraient des journées à durée variable, certaines de deux heures d'autres de 33 heures. Il serait intéressant de ne pas être prévenus à l'avance, ce serait chaque jour la surprise. Autrement excitant, non ? Des journées à temps aléatoire, le soleil passant en coup de vent ou s'attardant indéfiniment ; les aiguilles des montres et horloges tournant à toute vitesse ou à toute lenteur. Vous vous rendez compte à quel point tout est hyper organisé, régulier, tempéré ? Vous ne trouvez pas cela d'un calme inquiétant ?

mercredi 23 décembre 2009

embrasser le museau

C'est l'image même de l'humilité et de la résignation. Mais avez-vous jamais embrassé le museau de l'un de ces petits ânes ? Leur regard est insondable. Sous leur crâne frisottant circulent des grandes idées de philosophe, beaucoup d'hilarité, de la sauvagerie refoulée et quelque chose d'étrangement fraternel qui les fait cligner de l'oeil, sourire.
Blaise Cendras : Le lotissement du ciel.

samedi 19 décembre 2009

Charles : sa crème sucrée, ses petits pâtés

Une de mes grandes joies de lecture, je la dois à Charles Fourier, mon chouchou par delà les siècles. Pour être juste, je devrais dire mon chou tout court, puisqu'on lui doit la merveilleuse idée de la bataille gastronomique à base de crèmes sucrées. Il n'ose pas la crème fouettée, trop de violence, trop de malheur. Mais ne vous méprenez pas : Charles Fourier est très sérieux, et c'est ainsi qu'on l'aime. Dans l'utopique Harmonie imaginée par ce "rêveur sublime", la guerre se fait uniquement au palais. Et de préconiser particulièrement les petits pâtés. Je choisis ce mets, écrit-il, étant fondé à reprocher aux civilisés leur impéritie en ce genre ; je les aime beaucoup et suis obligé de m'en priver faute de pouvoir les digérer, ce qui n'arriverait pas si nos cuisiniers savaient les composer pour divers tempéraments, y faire intervenir dans certaines espèces des aromates et vinaigres favorables à tous genres d'estomacs. C'est là que roule le débat en harmonie. Il faut que les armées belligérantes luttent à qui produira la meilleure série de pâtés assortis pour une gamme de douze tempéraments et le pivot, afin que chacun soit pourvu de l'espèce qu'il peut facilement digérer". Charles Fourier a l'art de me laisser baba. Il cherche à organiser le réel pile poil aux petits oignons, déclinant méthodiquement toutes les variantes qui s'ajusteront le plus correctement à la diversité des individus. Je ne vous raconte pas tout le plan de bataille, minitieusement décrit, vous pouvez le lire dans Des harmonies polygames en amour chez Rivages Poche.

samedi 12 décembre 2009

Monsieur Jourdain et la réalité augmentée

Je viens de découvrir la notion de réalité augmentée. En gros : "Le concept de réalité augmentée vise à compléter notre perception du monde réel, en y ajoutant des éléments fictifs, non perceptibles naturellement." Je pense que beaucoup d'entre nous faisions déjà de la réalité augmentée sans le savoir, comme Monsieur Jourdain de la prose. La réalité n'est-elle pas toujours augmentée du seul fait de notre perception subjective ? C'est même l'essentiel des rapports humains, que d'ajouter des éléments fictifs. Excusez-moi messieurs les scientifiques, mais la réalité est déjà naturellement augmentée. Demandez donc aux moines zen adeptes de la méditation ce qu'il en coûte d'effort pour atteindre la réalité non augmentée ! La réalité et la fiction - les histoires qu'on brode sur la trame de la réalité - sont tout intrinséquement mêlées, et la technique est parfois à la traîne de l'humanité en croyant lui tracer un avenir. Et que d'applications fantastiques sont prévues ! Ainsi : "À l'occasion de la sortie du film Arthur et la Vengeance de Maltazard en décembre 2009, Dassault Systèmes a conçu un jeu en réalité augmentée sur les paquets de Chocapic." Chocapic : en voilà déjà bien de la réalité augmentée. Les mots ne secrètent-ils pas en permanence de la réalité augmentée ?

mardi 8 décembre 2009

Comme Fabrice à Waterloo

Je suis passée sur mon blog au moment où le compteur marquait 1914 passages sur la page d'accueil. Comme je ne peux voir ce chiffre sans penser à la guerre, je me suis dépêchée de passer quatre fois de plus, pour arriver bien vite à 1918. Je n'en suis pas fière, à peine soulagée; ça ne fait ni remonter dans le temps ni réécrire l'histoire. J'avais dû passer 1515 sans même m'en rendre compte. Comme Fabrice à Waterloo, 1815 aussi. C'est comme ça qu'on apprend l'histoire à l'école, des dates, des chiffres. Il faut du temps pour mettre de la chair à tout cela, de la chair à canon. Quant à mettre un visage...

samedi 5 décembre 2009

Luca, cette vieille branche

"Les origines de la vie sur Terre n’ont pas encore livré tous leurs secrets ! En 1996, un groupe de chercheurs a baptisé LUCA (the Last Universal Cellular Ancestor) le dernier ancêtre commun à tous les êtres vivants possédant une cellule." Pour vous résumer l'affaire : non seulement nous avons un ancêtre commun avec les singes, mais nous avons également un ancêtre commun avec tout ce qui vit, animaux, mais aussi plantes ! C'est tout expliqué sur le site de l'université de Paris XI. Je n'ai pas lu l'article en entier, je n'ai pas la patience, je ne comprends pas tout, et je ne veux pas émousser mon enthousiasme par trop de détails superflus. J'en vois déjà qui diront Ah! Mais tu savais pas ? Si, si, je savais bien un peu, disons que je m'en doutais, eh. Je ne suis pas née de la dernière pluie. À moins que si justement.

jeudi 3 décembre 2009

les humains sont à 93% de vaillants petits tailleurs

C'est la conclusion qu'on peut tirer du sondage qui s'est déroulé sur ce site du 27 novembre au 2 décembre 2009, et dont la question était : Êtes-vous pour ou contre la reprise des vieilles chaussettes en animaux ? Un sondage héraclitéen, fondé sur le principe que rien ne se perd, tout se transforme. Les résultats du sondage - 93% pour - montre combien les humains aiment se tricoter des histoires qui tiennent chaud au coeur, et que tout peut faire signe : même une vieille chaussette. Que d'espoir et de vaillance dans ces votes ! même une chaussette, symbole du binôme éternel, peut s'affranchir et affronter la solitude, se réveiller un matin, canasson fringant et rieur .

mardi 1 décembre 2009

chemin vénal qui se perd dans la forêt

Vous avez aimé le blog ? Vous aimerez le livre ! Vous avez aimé le livre ? Vous aimerez le film adapté d'une des nouvelles du recueil ! Vous avez aimé le film ? Vous aimerez vous promener en forêt avec juste un marron dans la poche ! Vous aimez vous promener en forêt avec juste un marron dans la poche ? Cela suffit : un marron fraîchement recueilli et tout brillant remplace avantageusement blog, livre et film. Quelques temps.

samedi 28 novembre 2009

présence d'un cheval et/ou d'une chaussette

Ce n'est pas là la couverture miraculeuse du livre dont je parlais dans le billet précédent. J'ai choisi une photo à l'intérieur de l'ouvrage retrouvé dans ma bibliothèque, ouvrage qui s'intitule Animaux en chaussettes (épuisé dans le commerce). En effet, il faut s'habituer progressivement à ne plus avoir tout le poids du monde sur les épaules, c'est comme pour la plongée : remontée par paliers. Il est vital de continuer de rêver, qu'il existe par exemple une image qui, à elle seule, opère un miracle. Ce miracle marche pour moi, il doit rester un peu secret. C'est pourquoi j'opte pour cette solution : j'enverrai une copie couleur de cette couverture par courrier postal sous plis discret à toute personne qui m'en fera la demande par courriel. En attendant, n'oubliez pas de répondre au sondage en cours jusqu'au 2 décembre, c'est un exercice à faire, j'indiquerai ultérieurement de quoi.

mercredi 25 novembre 2009

couverture absente des animaux en chaussettes

Je ne retrouve plus ce livre dans ma bibliothèque qui explique comme fabriquer des animaux avec des chaussettes en fin de vie. La couverture est formidable : ce sont deux chaussettes transformées, si ma mémoire est bonne, en cheval et en vache, ou un truc du genre. À la vue de cette couverture, je ne sais pas pourquoi, tout le poids du monde s'évanouit. Peut-être que ça me rassure de voir que les hommes sont aussi capables d'inventer des choses comme ça, et d'en faire un livre, que d'autres gens vont acheter. Moralité : il suffit parfois de peu de choses pour transformer un cafard en vieille chaussette. Je suis sûre que vous brûlez d'envie maintenant de voir cette couverture de livre... Je vais chercher.

samedi 21 novembre 2009

Je vous écoute un peu maintenant, Marie-Antoinette

Hans Axel de Fersen, votre fidèle et clandestin amour, est intervenu en personne pour prendre votre défense, et je me suis pris une remontée de bretelles. À côté d'une descente de guillotine, c'est si peu de chose. Oui, votre habit de destinée était taillé bien trop grand pour vous, je comprends mieux maintenant les noeuds faits à votre robe, qui tentaient de l'ajuster avec une naïveté enfantine et un peu désespérement à votre personne. Hélas, on connaît le malheureux dénouement de l'affaire. A l'heure fatidique : un drapé strict, et quelques plis pour cacher le chagrin.

vendredi 20 novembre 2009

pour ou contre ouvrir la cage aux oiseaux ?

Tel fut le sondage sans queue ni tête mais avec plume réalisé sur ce site du 11 au 19 novembre 2009. L'heure est au bilan. Une participation massive aurait été contraire à l'esprit du blog. Un blog, c'est un peu comme une montgolfière. Donc, 8 votants POUR, 2 votants CONTRE, un baptème de l'air en quelque sorte. J'avais craint que tout le monde fût pour, consensus qui aurait été inquiétant. Grâce à la technique, j'ai pu connaître l'identité de ceux qui avaient voté contre : il s'agit d'un couple de canaris qui s'aiment d'amour tendre et qui n'ont pas envie de quitter leur cage dorée.

mercredi 18 novembre 2009


Oui, cette étrange chose passait à la télévision, sous nos yeux ébahis : ça portait le joli nom d'interlude. C'était un temps où les pannes laissaient du temps au temps, et où les producteurs de la télévision ne lésinaient pas sur les moyens poétiques. Oh, mais voilà le petit train... Alors notre esprit devenait fébrile, la musique nous plongeait dans un état second, quasi hypnotique, vite, comprendre le message ! Mais déjà le petit train était passé... la speakrine (une personne venue d'une autre planète pour porter un nom pareil) venait solliciter nos excuses, on les lui accordait, magnanimes, avec cette question dans la tête, parce qu'on avait encore une fois oublié de regarder : mais qui peut bien conduire ce petit train ?

lundi 16 novembre 2009

Frida Kahlo, le pinceau et l'ordinateur

N'est-ce pas que ton envol, Frida, est au bout de ton pinceau ? Ton corps brisé et cloué au lit pèserait le poids d'un âne mort si tu ne tenais pas ce pinceau magique dans tes doigts. Qu'est-ce qu'un pinceau ? Quelques poils d'un animal reliés au bout d'un baton, le prolongement de ton bras de chair relié à ton buste relié à ta tête et relié à tout le reste et plus encore. Je tapote sur l'ordinateur, c'est ainsi que ma pensée reste tapotante. Si j'écris tapoltante, ça fait un peu aztèque, non ? on pourrait presqu'être soeurs alors ?

dimanche 15 novembre 2009

André Breton-Lourd écrit une ode à Charles Fourier-Léger

Je te salue de la Forêt Pétrifiée de la culture humaine
Où plus rien n'est debout
Mais où rôdent de grandes lueurs tournoyantes
Qui appellent la délivrance du feuillage et de l'oiseau
De tes doigts part la sève des arbres en fleurs
Parce que disposant de la pierre philosophale
Tu n'as écouté que ton premier mouvement qui était de la tendre aux hommes
Mais entre eux et toi nul intercesseur
Pas un jour qu'avec confiance tu ne l'attendisses pendant une heure dans les jardins du Palais-Royal
Les attractions sont proportionnelles aux destinées
En foi de quoi je viens aujourd'hui vers toi

André Breton : Ode à Charles Fourier
Photo d'Edouard Boubat : Cerisier en fleur

vendredi 13 novembre 2009


ô passante, ô passant,
avant de pénétrer dans cette vidéo,
ôte tes chaussures de plomb,
tes chaussettes critiques par la même occasion,
abandonne toutes tes raisons,
et laisse couler le miel en dedans.

mardi 10 novembre 2009

Marie-Antoinette, écoutez-moi un peu maintenant

Marie-Antoinette, qu'apprends-je ? Oui, vous faites bien de détourner le regard... A quoi cela servit-il d'avoir fait tous ces noeuds à votre robe si c'était pour oublier que vous aviez le destin de millions d'hommes et de femmes entre vos mains ? Je lis le récit de votre vie que Stefan Zweig a joliment écrit. Ce Trianon... Vous avez trouvé divertissant de planter un décor de rusticité au milieu du luxe de Versailles, vous avez dépensé or et argent pour simuler la pauvreté paysanne, presque la misère, je n'en crois pas ce que je lis. Et ce gros balourd de Louis XVI qui laissait faire. Je suis à peu près à la moitié du livre. Je ne manquerai pas de revenir vers vous si ça me chatouille.

dimanche 8 novembre 2009

Pooh, le monde tête en bas

Les aventures complètes de Winnnie The Pooh du britannique Alexander Milne avec les merveilleuses illustrations d'Ernest Howard Shepard ne sont toujours pas disponibles en édition française, ni en poche ni à la Pléiade. Las, tout le monde connaît la version lourde de l'américain Disney. Il n'y a pas non plus de raison pour que les personnages de fiction ne subissent pas eux aussi les variations de la pesanteur.

jeudi 5 novembre 2009

chercher la ptite bête

Il vaut mieux avoir un poisson derrière la tête plutôt qu'une mauvaise idée. Après, il sera toujours temps de chercher la ptite bête. Elle a bien une tête à vouloir toujours chercher la ptite bête, celle-là. De peur que ce soit une grosse qui la trouve. Toujours faire diversion face à l'adversité, avoir un pinceau à la main, même si on sait pas s'en servir ; ça fait genre : je suis très occupée, vous voyez bien inspecteur. Comment ça ma manche frotte sur le dessin, c'est donc qu'il est sec ! Oh, inspecteur, ne soyez pas si cruel !

mercredi 4 novembre 2009

Anne, les fées, les faits

"Les fées sont substantielles. Elles nous offrent la douceur là où le chemin se brise et que le terrain, trop accidenté ne permet plus d'avancer. Dans chaque adulte, il y a un enfant, et dans chaque enfant, un guerrier. Un enfant plus ou moins abîmé qui n'oublie pas. N'oublie jamais la terreur qui l'a traversé et l'attente qui l'a porté. Nous, les grandes personnes, sommes redevables envers cet enfant-là qui en nous porte cette mémoire hors mémoire d'où vient la possibilité de créer, d'aimer, de s'étonner. Vous verrez, si vous l'observez attentivement, qu'il garde, dans un recoin de sa peur, la possibilté d'une fée."
(Anne Dufourmantelle : En cas d'amour. Payot 2009)

Me croirez-vous ? J'ai voulu incorporer à ce billet une image de fée trouvée sur la toile, mais l'image se dérobe, les fonctions informatiques habituelles foirent. Vous en conclurez ce que vous voulez. Moi, je relate les faits, les fées uniquement.

dimanche 1 novembre 2009

Simone, la pesanteur et la grâce


"D'une manière générale, ce qu'on attend des autres est déterminé par les effets de la pesanteur en nous ; ce qu'on en reçoit est déterminé par les effets de la pesanteur en eux. Parfois cela coïncide (par hasard), souvent non.
"

vendredi 23 octobre 2009

voler dans les plumes

En voyageant sur Net Aire Line, j'ai atterri en douceur sur cette photo. Je n'ai pas vérifié si cet avion existe ou pas. Moi j'y crois, j'y crôa sérieusement. Quand on est experte en brouillard et tourbillons, il faut savoir entretenir le fou...pardon : le flou.

jeudi 22 octobre 2009

les ailes : en avoir ou pas, et jusqu'où ?

Percevez-vous ces battements d'ailes au-dessus de nos têtes ? Les voilà qui passent, en lignes ou tourbillons. Je vais monter voir de plus près, d'abord sur la terrasse au-dessus de la maison, tout en haut, là où s'arrêtent les marches de l'escalier, et puis... hop ! Quel vertige mes ami(e)s ! Depuis les terres baignées de soleil bientôt je vous envoie quelques cygnes... pardon : quelques signes.

mardi 20 octobre 2009

deux questions cruciales d'un jour de pluie

Pourquoi et comment mes parapluies disparaissent-ils à une vitesse supersonique ?
Comment se fait-il que les vers de terre se laissent soi-disant berner par le vanneau huppé qui imite, mais si mal, le bruit de la pluie ? Ecoutez : j'ai capturé le bruit de la pluie. Il me semble que si j'étais un ver de terre, même pas très futé, je ferais la différence entre le machiavélique artifice du vanneau huppé et l'innocent bruit de la pluie. Enfin, quand on perd si facilement ses parapluies, on ferait bien de rabattre un peu son caquet.

les pieds sur la terre comme au ciel

lundi 19 octobre 2009

de la terre au ciel, aller et retour

C'était facile pour nous à l'époque d'aller de la terre au ciel, de placer nos petits pieds dans les cases, dans la logique rassurante des chiffres. De la terre au ciel, un seul chemin possible, on n'aurait pas osé en inventer d'autres, même pas remplacer les chiffres par des lettres, ou des fleurs, ou des têtes à Toto... On n'osait pas non plus penser au 8 qui, couché, ouvrait la porte de l'infini. Je ne me souviens plus des règles exactes de la marelle, mais bien des sensations physiques : équilibre sur un pied, assurance sur les deux, une impression de légèreté à pouvoir toucher les nuages, puis tout aussitôt celle de peser quinze tonnes à s'enfoncer dans le goudron. Au ciel, on était content d'arriver, mais on y était décidemment trop seul. Regagner la terre, c'était retrouver toute la bande et se sentir juste un peu fier d'avoir réussi à parcourir tout ce chemin, fut-ce en clopinant.

dimanche 18 octobre 2009

rendez-vous à la pas claire fontaine

Je vous proposais dans un commentaire du billet sur Coucouville les Nuées de nous retrouver à la fontaine en l'honneur de la visite du maire de la céleste cité. Mais comme vous l'avez constaté, la fontaine est en réparation actuellement.
Pour vous dire le vrai, j'ai trouvé cette photo en perdition sur le net, car le blog sur lequel elle était hébergée a disparu. Bienvenue dans la quatrième dimension... Cet atterrissage sur mon blog va peut-être permettre à ce monsieur de terminer sa réparation, parce qu'en apesanteur, c'est super difficile.

jeudi 15 octobre 2009

billet pour Coucouville les Nuées

En me promenant sur la toile à la recherche d'une image d'oiseau volant dans l'air, je me suis retrouvée par hasard à Coucouville les Nuées.
Je vous offre le billet. N'attachez pas vos ceintures, allumez vos cigarettes si ça vous fait plaisir, et le champagne est servi à volonté (il en reste du 25 septembre..., jour d'inauguration de ce blog)

mardi 13 octobre 2009

éteignons les métaphores, dansons

Le blog ne s'apparenterait-il pas à la pêche? Ce serait comme de lancer des lignes, et d'attendre que des commentaires mordent à l'hameçon ?
Oh oh oh... je crois qu'il y en a un qui s'approche.... Mais cette métaphore ne pourra que t'effrayer, poisson ! Non, attends ! le blog c'est... comme une danse ; mets en route le pick-up en bas de l'écran, éteignons toutes les métaphores, et dansons.


dimanche 11 octobre 2009

le shopping d'Alice

De l'intérieur du magasin
les vêtements regardent
quels hommes
quelles femmes
ils vont acheter
pour aller se promener.

vendredi 9 octobre 2009

beauté du mouton cachant la prison

C'est une photo de Simen Johan dans The New-Yorker de cette semaine.
Je pourrais m'arrêter là, tant ça doit vous laisser pensif-ve rien que ça :
le mouton, le New Yorker...
Je ne connais pas cette photographe, et elle va peut-être m'attaquer pour avoir mis son mouton sur mon blog.
Tant pis : je prends le risque d'aller en prison pour partager avec vous cette émotion de mouton si bellement assis dans l'herbe.

mardi 6 octobre 2009

buridaner entre deux mondes

Le blog est pour moi en position cavalière entre les deux chaises de l'affichage public et de l'expression privée, et à chaque instant qui suit l'appui du bouton "commentaire" je me trouve buridaner entre les deux mondes... Combien cette réflexion d'un ami est juste. Il nous invite à revisiter le paradoxe de l'âne de Buridan, concocté par Jean, en portrait ci à côté, au début du XIVe siècle. L'âne meurt de ne savoir se décider entre le picotin et le seau d'eau entre lesquels il est placé. Il n'a pas suivi le stage gestion des émotions, qui a été inventé pour les ânes bien ultérieurement. Ce qu'il faut à mon avis c'est, soit créer une dynamique entre les deux pôles (un coup de picotin - un coup à boire - un coup de picotin - un coup à boire), soit se les goinfrer tous les deux, en se disant que peut importe l'ordre. Moralité : pourquoi faire des choix quand tout est possible ? Cette histoire d'âne m'a en tout cas redonné de l'élan, et l'occasion de croiser le mot picotin, qui je ne sais pourquoi, me met en joie (mon côté âne sans doute).

lundi 5 octobre 2009

mais où est passé l'élan ?

Je sens bien que l'élan de départ est un peu retombé, et je constate que je ne tiens pas le rythme d'un billet par jour. Mais quoi, je ne suis pas un distributeur automatique de billets, comme je vous le disais antérieurement ! Et puis, je crois que c'est aussi à cause de cette fichue neige qui stagne sur mon blog, ça a coupé les pattes à l'élan. Y en a qui se disent : quel intérêt un blog si c'est pour voir un élan stagner dans la neige ? Moi je dis : ça mérite réflexion.

dimanche 4 octobre 2009

où l'herbe pousse


Au milieu des durs pavés de la rue,
l'herbe a su trouver le petit peu de terre.
S'efforcer de faire de même.

reprendre les choses à la base

Un dessin de l'humoriste Gary Larson.

La légende dit :
- Bon... ! ça devrait éclaircir quelques points par ici !

Ami myope et astucieux : clique sur l'image
pour la voir en plus grand format.

mercredi 30 septembre 2009

attention à l'ouverture automatique des portes

Je voudrais bien que quelque scientifique m'éclairât sur un point : sommes-nous toutes et tous composés exactement de la même densité de matière ? Je me trouve en effet régulièrement confrontée à ce problème : les portes automatiques restent hermétiquement fermées à mon approche, comme si elles ne me repéraient pas. Je dois alors en faire un peu plus, me déplacer, bouger un bras : c'est très perturbant quant à mon sentiment existentiel.
Or donc, si vous voyez une personne dansoter devant une porte automatique, n'hésitez pas à venir la réconforter.

mardi 29 septembre 2009

plume et feuilles

Tous les jours,
sur mon chemin :
des feuilles mortes
sur le goudron.

Sur les feuilles mortes
un duvet d'oiseau.

lundi 28 septembre 2009

pourquoi vingt centimètres de neige sur mon blog ?

Je ne sais comment me débarrasser de ces vingt centimètres de neige qui sont tombés sur mon blog. En plus il fait très beau, et vous avez oublié vos lunettes de soleil. J'ai cherché l'outil pelle à neige mais je n'ai pas encore trouvé. En attendant, je commence le concours de bonhomme de neige... Si ça vous dit une partie de boules de neige, trouvez la solution pour devenir membre de mon blog ! (quelqu'un y est parvenu !) Je vous promets du vin chaud au coin du feu.

dimanche 27 septembre 2009

la nonette et l'infini

Contrairement aux siècles antérieurs, nous avons pris maintenant conscience de la finitude du monde : géographique (plus rien à explorer sur la terre), et temporelle (la question climatique...), ai-je entendu sur France Culture. Notre nouvel espace infini est désormais le virtuel, l'Internet. Je crois qu'il y a du vrai là-dedans, autant que de confiture d'orange dans la nonette. Prenez justement la nonette, ce délicieux gâteau de pain d'épice. On peut même explorer la nonette sur Internet : définition, recettes, photos, vidéos, connaître des artisans de la nonette... Autant de mondes que de mots dans le dictionnaire ? Non, plus encore, car il faut ajouter la combinaison des mots. Enfilons pour le moment la combinaison d'astronaute pour voyager dans cet espace... Mais n'oublions pas Pascal, et où nous nous situons par rapport à l'infini : juste au milieu bien sûr !

samedi 26 septembre 2009

les filets de Gouguele

Il semble qu'il ne soit pas aisé d'écrire un commentaire, ou de devenir membre du blog. Gouguele en profite pour essayer de vous attraper dans ses filets. Si vous ne souhaitez pas vous inscrire à Gouguele, vous pouvez choisir l'option anonyme... mais cela crée bien du mystère. Je rappelle que je suis spécialiste du brouillard, et non du mystère. Le mystère ne laisse pas entrevoir de soleil, il ne se lève pas facilement et a même une fâcheuse tendance à s'épaissir. Trop gros poisson pour moi !

vendredi 25 septembre 2009

les gens sont incroyablement gentils

Quand je pense que des gens ont passé du temps à bidouiller pour faire cette vidéo... Et tout ça spécialement pour moi ! Comment savaient-ils que j'aime cet âne, et que j'aime la danse, et les comédies musicales de Bollywood ? La qualité n'est pas très bonne, mais c'est parce ce qu'ils ont dû filmer l'écran de la télé. Ils feraient n'importe quoi pour me faire plaisir. J'espère que vous aussi vous vous rendez compte que des gens se plient en quatre et inventent toutes sortes de choses pour vous faire sourire. Mais si, cherchez bien ! Non ? N'est-ce point que vous attendez que le soleil se tourne vers vous plutôt que de vous tourner vers le soleil ?

les billets doux

Ceux qui pensaient avoir accès ici à un distributeur de billets de banque en seront pour leur frais bancaires. Rappel : les billets de banque ne sont pas doux. A quand les distributeurs doux de billets doux ? C'est joli cette histoire d'écrire des billets. Malgré la modernité de la technique, j'ai l'impression de renouer avec des temps anciens. Un billet a normalement un seul destinataire. Ce qui n'est pas le cas du billet de blog. A-t-il seulement un destinataire ? Vous qui passez par là...

le champagne est rangé ici !

deuxième jour de blog : j'ai l'impression pour le moment d'un journal de captivité, à défaut d'un journal du captivant... J'apprivoise la technique.
Je voudrais vous accueillir avec de la musique.
Allo lanasa, c'est possible ?
Bref, Tout est calme... trop calme.
Je bois ce champagne toute seule ?

jeudi 24 septembre 2009

la lecture est déjà mélange

Lecture de Mélangeons-nous : enquête sur l'alchimie humaine, de Vincent Cespedes (paru en 2006).
J'avais lu cet été un autre livre de lui, sur l'amour : chouette.
Un philosophe qui pense les relations humaines avec beaucoup de générosité, d'élan et de talent.
Une bouffée d'oxygène.

Voilà, mon blog est inauguré avec ce message... timidement.
Mais où est le champagne ???